OU COMMENT EXPLORER LES RAISONS PROFONDES DE NOS INQUIETUDES FINANCIERES.

L’argent, cette ressource si essentielle dans nos vies, est souvent accompagné d’une multitude d’émotions complexes et contradictoires. Que nous soyons riches ou modestes sur le plan financier, nous sommes tous susceptibles de ressentir des peurs profondes liées à l’argent. Ces peurs peuvent nous hanter, influencer nos décisions et même nous empêcher de vivre pleinement.

MAIS QU’EST-CE QUE LA PEUR EXACTEMENT ?

Au niveau le plus fondamental, la peur est une émotion – considérée comme désagréable –  qui émerge lorsque notre cerveau perçoit une menace potentielle pour notre survie. C’est une émotion d’anticipation, elle est intrinsèquement liée à notre instinct de protection et à notre besoin de sécurité. Lorsque nous ressentons de la peur, notre système nerveux se met en alerte, déclenchant une cascade de réactions physiologiques visant à nous préparer à faire face à la menace perçue. A cela, il faut rajouter que la peur empêche souvent de passer à l’action, elle nous inhibe car elle est reliée à notre cerveau reptilien (le cerveau primitif qui régit nos fonctions vitales et est le siège de nos pensées automatiques, de nos comportements primaires). 

LE LIEN AVEC L’ARGENT

Dans le contexte de l’argent, les peurs financières peuvent être profondément enracinées et variées.  Elles peuvent provenir de notre histoire personnelle, de nos expériences passées, de notre éducation, de la société dans laquelle nous vivons et même de nos croyances profondes. Certaines de ces peurs sont conscientes, d’autres sont enfouies dans notre subconscient, mais elles exercent toutes une influence sur notre relation à l’argent.

Ce qui rend les peurs liées à l’argent si universelles, c’est qu’elles ne sont pas réservées à une catégorie spécifique de personnes. Peu importe notre niveau de revenus, notre situation professionnelle ou notre statut social, nous sommes tous confrontés à ces peurs à un moment donné de notre vie. Qu’il s’agisse de la peur de manquer, de la peur de l’échec financier, de la peur du jugement des autres ou de la peur de ne pas être à la hauteur, ces inquiétudes peuvent nous paralyser et nous empêcher d’atteindre notre plein potentiel financier.

Dans cet article, nous plongerons au cœur des peurs les plus courantes liées à l’argent. Nous explorerons les différentes formes que ces peurs peuvent prendre, les raisons profondes qui les sous-tendent et comment elles peuvent influencer nos comportements et nos décisions financières. Nous aborderons également des stratégies et des outils pour surmonter ces peurs et développer une relation plus saine et équilibrée avec l’argent.

 Préparez-vous donc à explorer les profondeurs de vos peurs financières et à trouver le courage de les surmonter afin de construire une base solide pour une vie financière épanouissante et libérée. 

1. LA PEUR DE MANQUER

La peur de manquer d’argent et par extension la peur de la pauvreté, de finir à la rue est une peur universelle. Qui ne sait jamais demander un jour comment il pourrait subvenir à ses besoins ? Est-ce qu’il avait assez d’argent ? Comment faire face aux défis du quotidien, à l’inflation par exemple ?  Cette peur est très présente en nous car elle touche directement nos besoins primaires : manger, boire, dormir. 

La peur de manquer d’argent peut avoir différentes origines et être influencée par plusieurs facteurs.

Voici quelques raisons courantes qui peuvent y contribuer : 

• Les expériences passées telles que des difficultés financières antérieures, des périodes de pauvreté, de chômage ou de dettes importantes, peuvent laisser des traces émotionnelles et créer une peur persistante de revivre ces situations.

• Le conditionnement familial : l’environnement familial et les croyances transmises peuvent jouer un rôle important dans la formation de la peur de manquer d’argent. Si l’on a grandi dans une famille où le manque était fréquent et/ou où l’argent était constamment source de stress, cela peut influencer notre perception et générer une inquiétude permanente.

• Les pressions sociales : la société matérialiste dans laquelle nous évoluons peut également contribuer à cette peur en exerçant des pressions sociales pour maintenir un certain niveau de vie, suivre des normes de consommation élevées ou répondre aux attentes matérielles. Cela génère forcément de l’anxiété constante de ne pas avoir suffisamment d’argent.

• L’insécurité financière : l’absence d’une sécurité financière solide, comme l’absence d’épargne ou de revenus stables, peut engendrer une peur persistante de manquer de ressources financières pour faire face aux besoins essentiels ou pour faire face à d’éventuels imprévus.

 Pour être honnête avec vous, cette peur est très complexe car propre à chaque individu. 

2. LA PEUR DE L’ECHEC FINANCIER : 

Ici, la crainte de faire de mauvais choix financiers, de perdre de l’argent via de mauvais placements (immobilier, bourse, crypto, etc) ou de faire faillite peut nous freiner dans le développement de notre activité professionnelle et/ou de nos projets personnels. Dans la plupart des cas, on reste paralysé car on ne sait pas à l’avance si le choix fait sera le bon. 

Dans cette situation, il est bon de rappeler que la vie est un jeu qui comporte des risques. Investir peut être très rémunérateur mais comporte des risques (c’est d’ailleurs noter dans toute bonne agence de conseil en investissement financier). 

 Il faut savoir dealer avec votre futur financier qui n’est fait que de projections. C’est ainsi et il va falloir commencer à l’accepter.  Vous ne serez jamais sûrs à 100% que tel ou tel investissement vous rapportera. Par-contre, s’éduquer financièrement peut aider à mitiger le risque, à le diluer et à nous rassurer.

Qu’attendez-vous donc pour le faire ? 

Petit aparté : ici, on parle de finances mais aussi d’échec. Et la peur de l’échec peut être aussi très forte car cela peut être lié directement à notre identité. Malheureusement, en France, être dans l’échec, assumer ses échecs est encore très tabou – la preuve, on ne montre souvent que ceux qui ont réussi – et on a tendance à se définir par rapport à cet échec et à se sentir jugé par les autres. Que vont-ils dire de moi si j’échoue ? Que pensera ma famille ?  

3. LA PEUR DE L’ENDETTEMENT :

Cette peur peut être liée à la peur de faire de mauvais choix financiers. Ici, la crainte est d’être piégé dans une spirale de dettes, de ne pas pouvoir rembourser ses prêts ou de devoir faire face à des difficultés sur le long terme. 

Fort heureusement en France, nous avons des systèmes financiers nous protégeant de la dette ; par exemple, le taux d’endettement des ménages est limité à 33%, des commissions de surendettement existent quand on a vraiment déconné, etc. Bien sûr, cela n’enlève en rien le fait qu’il peut y avoir des profiteurs de personnes en situation vulnérable mais globalement, il est possible de gérer ce risque. 

Ensuite, dans l’endettement il y a une autre partie tout aussi compliquée :

à qui tu empruntes de l’argent ?

Car par expérience, emprunter de l’argent à sa famille, à ses amis ou à la banque n’a pas toujours la même valeur. 

Il ne s’agit pas tant du montant emprunté mais plutôt de la symbolique : quand on a à faire à une institution, on a tendance à se tenir à carreaux plus facilement que s’il s’agissait de proches (à tort).  Combien de fois ai-je entendu autour de moi des gens qui devaient de l’argent à leur cousin ou à leurs parents et qu’ils n’étaient pas prêts de rembourser car c’est la famille, car il n’y pas eu de contrats, car la famille ou les amis pardonneront… Ou parfois, on peut être très réglo avec ses proches mais on sait que demander signifie que dans le futur on aura une dette envers cette personne. Que l’on décide soi-même d’avoir une dette future, cela nous regarde mais que la personne qui nous a aidé nous le rappelle sans cesse, c’est une autre histoire. 

4. LA PEUR DE LA REUSSITE FINANCIERE

En lisant ceci, vous devez vous dire que ce n’est pas possible, que tout le monde souhaite réussir et gagner beaucoup d’argent pour vivre confortablement.  Et pourtant, il y a beaucoup d’entre nous qui s’autosabote pour ne pas atteindre le niveau de richesse souhaité. Au moindre palier financier, on trouve des excuses pour faire marche arrière…

Comment expliquer cela ? Comment expliquer le souhait de gagner 10000€/mois et de faire des offres gratuites ? (ceci n’est qu’un exemple)

Tout cela, ce sont des comportements d’autosabotage par peur de ce qu’implique la réussite financière : 

• Les responsabilités et les emmerdes qui vont bien
• Les pressions associées à la gestion de grandes sommes d’argent
• La peur de se faire voler, d’être visé par des personnes malveillantes, etc
• La peur de changer de statut social et de trahir sa famille ou son environnement de base (qui gagne moins)
• La crainte d’être jugé par les autres 
• La crainte de ne pas être apprécié à sa juste valeur 

Face à toutes ces peurs, le mieux est de lister celles qui nous bloquent vraiment, d’observer les comportements qui reviennent souvent et de se demander : Quelle est la croyance derrière cette peur ? Pourquoi ai-je peur de passer tel ou tel palier de richesse (rien à voir avec les impôts, quoique..) ? Qu’est-ce que cela dit de moi ? Ai-je peur de passer pour quelqu’un d’égoïste, de matérialiste si je change mes habitudes de vie, de passer pour une personne qui ne donne pas assez ? 

5. LA PEUR DE L’INCONNU FINANCIER

Nous sommes bercés dans un monde qui met en avant la peur de tout perdre tous les jours. A la TV, sur les radios, toute la journée, on entend parler de la prochaine crise économique qui va ravager le monde, qui sera vraiment capitale et critique pour le foyer des ménages. 

Les médias nous vendent de la peur tous les jours (car cela fait vendre tout simplement) mais en consommant ce genre de contenus, on a tendance (même inconsciemment) à intégrer cette peur en nous. 

Comment faire face à l’incertitude économique, aux crises financières, aux fluctuations du marché ou encore aux changements politiques qui pourraient avoir un impact sur notre situation personnelle ? 

• Éteindre sa TV et arrêter de consommer tout cela en boucle. En tout cas, c’est ce que je fais peu importe le sujet d’actualité. Je crois que cela fait plus de 5 ans que je n’ai plus de TV chez moi ; alors oui j’ai un ordinateur et j’ai youtube, netflix et spotify mais je choisis ce que je souhaite consommer. 
• S’informer sur des chaines alternatives qui proposent peut-être du contenu plus long, moins sensationnel, plus pragmatique. 
• Prendre de la hauteur, vivre sa vie selon ses envies (en se sécurisant ou pas, en investissant ou pas)  en se disant que de toute façon, la vie est faite de cycles. Quand on regarde l’histoire de l’humanité, ce ne sera pas la première ni la dernière crise que nous vivrons, autant donc tirer des leçons du passé, être conscient que le monde est mouvant, très instable en ce moment et que cela fait partie de la vie.